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UTAGAWA Kunisada (1786-1864), « Enshi goju yojo » Représentation d’un combat contre un ninja s’étant introduit dans une résidence
Le shuriken est une arme de jet généralement associée aux « ninjas ». Les samouraïs apprenaient également l’art du shuriken comme celui de l’arc, de la lance ou du sabre. Le dernier shogun, TOKUGAWA Yoshinobu (1837-1913), à la fin de l’époque d’Edo (1603-1868), aimait pratiquer l’art du shuriken et y excellait. On ne sait pas exactement quand et comment ont été fabriqués les premiers shuriken. Cependant, certaines sources les font remonter à l’époque Sengoku (1467-1568), une période de guerres intestines qui a vu se développer les armes forgées, et d’autres prétendant qu’elles ont pour origine l’art chinois des armes lancées des temps anciens. Un shuriken a une portée lui permettant d’atteindre un ennemi à 14 ou 15 m. De petite taille et de couleur sombre pour le rendre quasiment invisible, le shuriken est une arme difficile à éviter pour celui qui en est la cible. Cependant, il ne permet pas d’infliger des blessures mortelles, à moins d’atteindre un point vital. Son principal usage consistait à le lancer pour détourner l’attention avant de donner un coup de sabre, ou de fuir quand il n’était pas utilisé enduit de poison.
Il existe en gros deux types de shuriken, le bo-shuriken (type bâton) et le shaken (type roue). Le choix de la forme varie selon les écoles d’arts martiaux mais ils ont en commun de toujours être de couleur sombre. Leur couleur sombre est donnée avant la trempe, en faisant passer une étoffe de coton sur le shuriken brulant pour le noircir à la suie. Ceci permet aux shuriken de ne pas être voyants, les protège de la corrosion, et leur donne une surface rugueuse facilitant leur lancer et permettant plus facilement d’y enduire du poison.
Certaines sources font remonter les ninjas à l’époque Asuka (538-710), il y a environ 1400 ans. On disait qu’ils étaient des hommes au service du Prince Impérial SHOTOKU (574-622). Connus sous le nom de « shinobi », ils avaient pour mission de recueillir des formations sur la cour impériale. L’utilisation du terme « shinobi » apparait dans les documents historiques qu’après l’époque de Nanbokucho (1336-1392). Le terme « ninja » n’aurait finalement été adopté qu’aux environs de 1955.
Le rôle et la perception des ninjas ont évolué avec le temps. Leur principal rôle n’a jamais été le combat. Les « shinobi » de l’époque Sengoku (1467-1568) servaient les différents grands seigneurs daimyos et avaient pour rôle de s’infiltrer en territoire ennemi pour récolter des informations, et communiquer à leur seigneur la situation de l’ennemi. Pour cette raison, il était capital qu’ils soient capables de revenir de mission sains et saufs, et devaient pour se faire maitriser de nombreuses techniques, notamment le lancer de shuriken. L’image populaire des ninjas les représente souvent en train d’espionner, cachés dans les combles d’un château.
En réalité, ils se sont généralement mélangés à la population locale et ont recueilli des informations provenant de conversations. Durant la période pacifique d’Edo (1603-1868), leur rôle était de récolter des informations sur la situation politique des pays voisins pour protéger leur domaine et leur seigneur. Alors les véritables « shinobi » disparaissent progressivement à la fin de l’époque d’Edo (1603-1868), l’image inexacte du ninja est apparue dans les romans et spectacles. L’image d’un ninja mystérieux venant dérober quelque chose revient fréquemment dans ces fictions. La silhouette noire shuriken à la main représentée dans le théâtre kabuki ou dans les estampes ukiyo-e, a ainsi forgé la représentation actuelle des ninjas. Il en reste cependant que les ninjas restent encore très énigmatiques, mais les recherches se poursuivant, on peut espérer de nouvelles découvertes à ce sujet, un jour.
Il existe en gros deux types de shuriken, le bo-shuriken et le shaken. Constitué d’une longue lame d’acier, le bo-shuriken est plus simple à fabriquer et plus puissant que le shaken proposé dans diverses formes. L’image la plus communément répandue de shuriken est en fait le shaken.
Les shaken disposent de plusieurs lames sur tout leur pourtour, ce qui leur donne l’avantage de pouvoir blesser l’ennemi visé, quelle que soit la partie entrant en contact avec la cible.
En fonction de l’usage souhaité, il existe diverses manières de tenir un shuriken. Il n’existe pas de règles
particulières, l’important est de réussir à atteindre sa cible, quelles que soient les conditions.
[Hon-uchi]
Il s’agit de la manière la plus orthodoxe de lancer un shuriken.
Elle consiste à tenir le shuriken en arrière de la tête et de le lancer en abaissant le bras en avant.
[Yoko-uchi]
Cette manière consiste à lancer le shuriken à partir du côté. Elle ressemble à la manière de lancer les shuriken représentée dans les mangas où les ninjas lancent une multitude de shuriken successivement. Cependant, cette dernière méthode n’est pas réaliste, car pour être lancé, le shuriken doit être pris en main fermement, sans quoi il perd toute efficacité.
[Le port des shuriken]
Les shuriken étaient portés dans un sac en peau de daim suspendu à la ceinture. Ils pouvaient être dissimulés dans une poche intérieure au niveau de la poitrine pour se protéger des balles ou des coups de sabre en cas d’urgence.
Outre les shuriken, les ninjas utilisaient de nombreuses armes. Parmi elles,
le kusari-gama, une faucille munie d’une chaine, assez compacte pour ne laisser dépasser qu’un petit bout du manche de la paume de la main, ce qui permettait de la dissimuler dans les vêtements pour servir en cas d’urgence.
De nombreux personnages historiques se sont révélés avoir été des ninjas. C’est par exemple le cas du poète BASHO Matsuo (1644-1694), connu comme l’auteur de « Oku-no-hosomichi » et pour avoir parcouru le Japon de long en large, à pied, ou le brigand ISHIKAWA Goemon (1558 ?-1594), à l’image de Robin des Bois, il aurait volé les riches pour donner aux pauvres.
Lorsqu’on évoque les ninjas, on les imagine souvent revêtus d’un costume noir. En fait, ce n’était pas toujours le cas. Un document ancien, le « Shonin-ki », considéré comme l’un des trois principaux ouvrages traitant du ninjutsu, l’art des ninjas, mentionne des vêtements de couleur marron ou bleu foncé. À une époque où l’éclairage électrique n’existait pas encore, une couleur foncée proche du noir suffisait amplement à se fondre dans l’obscurité.
Collaboration : Musée des ninjas d’Iga, Igaryu Ninja Hakubutsu-kan